LA PSYCHOTHÉRAPIE ANALYTIQUE

    Une souffrance psychique persistante, un trauma avéré par des séquelles intrapsychiques, des choix néfastes qui se répètent malgré soi, conduisent à solliciter de l’aide et à vouloir comprendre les ressorts de ce qui échappe à la raison ou à la volonté. 

   La psychothérapie analytique est une psychothérapie psychodynamique. Elle envisage l’être pris dans son histoire de vie, ses environnements, sa structure psychique et ses aménagements, ses troubles psychiques, sa dynamique pulsionnelle, ses mécanismes de défense. Comme toute thérapie, elle permet en premier lieu un apaisement par la parole cathartique. Elle apporte en outre des éclairages nouveaux de sens atténuant progressivement l’empreinte par une distance aux maux – dits par les symptômes. 

    Un au-delà est toutefois envisagé par l’investigation de l’origine des souffrances, obtenue d’une analyse globale et dynamique du symptôme, en réalité toujours invaginé dans un écosystème psychique. Il n’est donc pas ici seulement question de techniques suggestives de remédiations comportementales, si pertinentes et efficaces soient-elles, ciblant la disparition du symptôme et visant un moi fonctionnel -au risque de voir les symptômes muter vers une autre forme invalidante après une abrasion rapide. Il s’agit de libérer la.le patient.e, pensé.e dans une cohérence, de la nécessité de produire du symptôme.

     Déchiffrer le sens et la fonction des symptômes et dénouer des conflits internes, stérilise les automatismes délétères. Cette formation de compromis que le symptôme a représentée, statu quo faisant souffrir mais permettant d’exprimer une dualité intrapsychique jusque-là sans résolution ni dépassement possible, devient vaine. Les séquelles des traumas desserrent leurs empreintes dans les mémoires, les noeuds se défont. 

    En présence de troubles psychiatriques ou troubles psychopathologiques sévères, la conduite d’une thérapie analytique, associée à des traitements pharmacologiques évalués par un.e psychiatre, apaise les très intenses angoisses, éloigne les mises en danger. Le sujet sera moins agi par les pulsions de déliaison qui menacent son intégrité psychique. La.le psychothérapeute peut proposer des médiations thérapeutiques complémentaires. 

    La psychothérapie analytique ne vise pas une meilleure productivité du sujet ni un développement personnel individualiste de défenses adaptant l’individu à une société malade. Elle relie, par une meilleure connaissance de soi, à la vie, et aux autres. À rebours des standardisations objectivant l’être, ce soin psychique soutient la singularité vers plus de conscience de ses limites et de ses possibles, de meilleurs choix et un plus grand respect de soi en dépit des défections originelles d’amour.