LA PSYCHANALYSE

    La psychanalyse est une technique d’investigation de la vie psychique profonde. Elle s’intéresse à l’influence des processus inconscients sur la raison, les affects, les circuits pulsionnels, les actes. La cure psychanalytique constitue un soin psychique. 

    Cette traversée de soi se vit dans un espace d’autonomie pour l’analysant.e plus important que celui d’une psychothérapie, que la psychanalyse peut prolonger. La.le psychanalyste, à l’écoute des manifestations de l’inconscient et des dynamiques pulsionnelles, interroge actes et leurs récits par des repérages, questions, interprétations, scansions. L’analyse est ainsi conduite par l’analysant.e et guidée par l’analyste.

    Une parole de l’analysant.e suit un fil d’associations de pensées libres, circule entre vie actuelle et mémoires, dépassant les liens logiques vers un voyage au fil des fragments de vie. Dans ce dispositif, se disent les vécus tels que figés dans un récit subjectif. Les plis de sens cristallisés se détachent peu à peu du récit conscient par cette remémoration profonde, des levers de refoulement s’opèrent. Une « perlaboration » et des réaménagements s’initient, éclairant les responsabilités respectives mais aussi les parts pulsionnelles souvent ignorées. La cure psychanalytique n’ajoute pas du sens mais procède par dépouillement jusqu’à éclairer les pulsions et l’obscur en soi. Des choix plus conscients se font jour, les affects éprouvés se « re-lient » à des représentations nouvelles, éteignant les répétitions éprouvantes.

    La relation entre l’analyste et l’analysant.e  est une relation transférentielle, effet pris en compte dans le dispositif de la cure: images des figures d’attachement premiers et affects éprouvés dans l’enfance surgissent sur la scène de l’analyse et se projettent sur l’analyste. La conscience du transfert est au travail et une autre réponse que celle des figures d’attachement éloigne l’analysant.e de la reviviscence des scènes infantiles. Ainsi conduite, l’analyse offre le choix d’un autre destin aux pulsions et permet de se déprendre de certaines fidélités, aveuglées ou agressives, toujours limitantes. L’analysant.e identifie son règne pulsionnel et ses modes de jouissance, les distinguant de son « Désir » demeuré inconscient, sur lequel il cédera désormais moins.  

    Les concepts hérités de Freud, qui donna un sens nouveau à l’inconscient au début du XXème siècle et fut le fondateur de cette technique de psycho-analyse qu’il n’a cessé d’amender durant son oeuvre genèse, comme ceux de son exégète Lacan, ont évolué à partir d’exégèses critiques des postulats initiaux. Mutations sociales contemporaines et savoirs scientifiques inédits sont intégrés au corpus scientifique de la psychanalyse et font l’objet de débats féconds, indispensables, au risque de sclérose de cet appareil conceptuel dans des référentiels temporels et culturels figés.

     En somme, la psychanalyse est une praxis qui fait le pari d’une unicité de l’être et d’une plus grande liberté par une connaissance de l’insu en soi. Alors « l’Autre » de la réalité et imaginaire, incarné à l’origine par les figures d’attachement qui ont nommé.e et assigné.e l’enfant puis plus tard par des figures du corps social, est rendu.e à son impuissance et ses limites, redevient « un.e autre », une altérité avec laquelle être en lien. Au cours de cette expérience de « cure de parole » associative élucidant les différentes instances du psychisme, une pensée et des choix plus conscients se construisent. Un nouveau récit de soi et de ses déterminismes se substitue à celui qu’on a cru être l’unique version, ouvrant pour chacun.e la voie d’une conscience plus intelligente de soi et des autres.

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